qui suis je?

un endroit ou deverser sa colère sans que celle-ci n'ait de répercussions...un endroit ou hurler sa haine..sans en entendre l'écho...un jardin secret , un monde différent de celui qui m'étouffe au fils des jours..qui sait , nous nous sommes peut-être déja rencontrés après tout...je vis dans mon anonymat ,carapacée par ma peur de la vérité...de ma vérité, je me cache derière de faux-semblants  pour permettre aux choses de suivre leur cours...

J’aimerais tant dire que je la hais, que je la déteste...Qu’elle peut crever la bouche ouverte sans que je ne daigne lui accorder un regard. Mais non. Car s'il est aisé de mentir, il l'est moins de s'avouer la complexité de nos émotions...je l'aime...Je lui dirais milles fois par jours sans attendre la moindre réponse, je suis attachée à elle, à son ombre, à ses pas. Entendre sa mère vous dire avouer l'horreur qu'elle contient en elle, la laisser se reposer sur vote épaule au risque de vous effondrer en cachette 

Combien de fois n'ai-je pas attendu, le front collé contre la fenêtre pour voir si le jour de ton départ était arrivé. Tu le savais, tu savais quel mal déchirait mes entrailles lorsque que tu me parlais de lui, lorsque tu attendais que je te dise "oui, c'est un connard"...Mais on ne demande pas à un enfant de choisir entre son père ou sa mère, surtout quand au fond, "ca ne va pas si mal, c'est juste un moyen de relâcher la pression"...je parais forte mais je ne le suis pas. Pourquoi ne l'as tu pas remarqué dans mon regard? N'est-ce pas le rôle d'une mère que de protéger ses enfants...Quel est ton rôle? À quoi sers-tu? Je suis liée à ta vie, je n'imagine même pas le mienne sans toi, au fond, tu es une sorte de modèle...Peut-être pas le meilleur à suivre, mais un modèle quand même. 

J'aurais tellement de choses à te dire...tellement de larmes que j'aimerais te partager...te voir verser, mais je me résigne à ne t'adresser que des mots perdus contre des réponses futiles. Essaie de me repousser, je reviendrai et je resterai, te reflétant l'ombre de ton corps, la douleur de ton regard voilé...je ne suis que ton reflet après tout, une partie de toi que tu ne veux pas assumer